Malgré une certaine frilosité à communiquer des données officielles à cause d’un cadre légal strict, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à recruter des ingénieurs en intérim. Les agences assurent cependant qu’elles disposent d’un important vivier de spécialistes qui trouvent facilement preneur. Selon certaines estimations, les ingénieurs représenteraient entre un tiers et la moitié des cadres inscrits en agence. Cette part représente entre 15 000 et 20 000 personnes par an, et les prévisions font état d’un accroissement pour les prochaines années.
Pourquoi se tourner vers l’intérim ?
Parmi les facteurs de succès de l’intérim figure notamment la difficulté pour les entreprises à embaucher des cadres. Elles préfèrent donc se tourner vers l’externalisation des missions hautement spécialisées. Autre raison, les salariés envisagent l’intérim comme une alternative de choix à un emploi chez un prestataire. Cependant, le marché est encore largement accessible pour les travailleurs, car selon l’Observatoire des métiers et de l’emploi, seul un ingénieur sur cinq a définitivement adopté cette façon de travailler.
Bureaux d’études et travail en intérim font également bon ménage. En effet, la complexité de certains projets nécessite les compétences de plusieurs spécialistes en même temps, et une absence a forcément des conséquences sur la synergie. Les cabinets trouvent dans l’intérim une solution toute trouvée, d’autant plus la durée d’exécution d’un projet est souvent compatible avec celle autorisée par la loi pour le travail intérim qui est de 18 mois maximum.
Enfin, le travail en intérim offre aux salariés de nombreuses possibilités de renforcer leur réseau professionnel. Les rencontres leur permettent aussi de découvrir des appétences restées dans l’ombre, et ils pourront exploiter la polyvalence qu’ils ont acquise au fil des missions successives. Il est à noter que la présence des missions d’intérim dans un CV est perçue par les employeurs comme le reflet d’une plus grande aptitude à s’adapter à différents environnements de travail.
Un facteur de recrutement supplémentaire pour les ingénieurs
Pour les jeunes fraîchement sortis des écoles d’ingénierie, le travail en intérim se présente comme une voie royale pour accéder au marché de l’emploi. La suite peut être prometteuse, car contrairement à certains préjugés, cette façon de travailler n’est pas forcément une série de mission sans cohérence. En outre, comme les autres travailleurs, un intérimaire a la possibilité de négocier son salaire avec l’agence et l’entreprise utilisatrice, et à la rémunération s’ajoute la prime de fin de mission.
L’embauche pour un poste en intérim se fait rapidement, contrairement aux modes de recrutement classiques. En effet, cela ne prend que quelques jours contre plusieurs mois pour un processus habituel. Il est à noter que ce type de contrat peut déboucher par un CDI, car les employeurs sont plus enclins à recruter une personne qu’ils connaissent et qui est déjà familiarisée avec l’organisation de leur entreprise.